ORIGINES DES GOHELLIADES

Rurale depuis l’origine des temps, la Gohelle a connu une première et gigantesque mutation sociale à la fin du siècle dernier. L’exploitation charbonnière n’a pas seulement bouleversé le sous-sol d’une grande partie de son territoire. Elle a modifié les paysages, façonné de nouvelles générations, enfanté d’autres cultures et modes de vie. La Gohelle a aussi accueilli des populations venant d’ailleurs. Elle en a intégré l’apport spécifique, celui des Polonais surtout, mais aussi des Italiens, Maghrébins, Espagnols, Portugais. Pendant 100 ans, côte à côte, les gens de la Terre et le peuple des mineurs ont travaillé, souffert, espéré…

Années 1980, le charbon s’épuise. Une seconde grande mutation économique, sociologique, culturelle se prépare. Un monde s’en va… Un autre naît. Nouvelle fracture. Les enfants de cette nouvelle Gohelle sauront-ils garder les valeurs de leurs ancêtres et s’enraciner dans le nouveau sol natal ? Il faudrait pour cela que les témoins de cette formidable aventure humaine ne disparaissent pas avant d’avoir transmis leur message. Semblable aux autres gens du Nord, les habitants de la Gohelle aiment le travail obscur, silencieux. Un peu partout, des auteurs, des artistes ignorés, des historiens amateurs rassemblent des documents, composent des œuvres de qualité. Seuls leurs proches, le plus souvent, en connaissent la richesse. Quelques Loossois ont imaginé de faire se rencontrer ces gardiens d’un héritage collectif. Dans le cadre d’une manifestation de caractère régional, ils souhaitent voir les communes de la Gohelle concourir pour présenter au grand public les multiples facettes d’une tradition et d’une culture dignes d’être aussi connues que celles d’autres régions françaises moins discrètes. D’où l’idée des « Gohelliades », événement annuel pendant lequel des représentants désignés par les communes rivaliseraient dans un effort de saine émulation.